Comment repérer vos croyances limitantes ?

Pouvez-vous atteindre ce qu’il vous tiens le plus à coeur ? Etes-vous digne d’amour et d’affection ? Méritez-vous le bonheur ? Face à cela, nous méritons tous d’être égaux.

Les croyances limitantes sont des obstacles qui nous empêchent d’y accéder. Elles peuvent être parfois durables, tenaces. Elles sont comme des freins dans notre vie, dans nos actions et dans nos aspirations. Avant de pouvoir les transformer, il est nécessaire de pouvoir les repérer.

Qu'est-ce qu'une croyance limitante ?

Avant tout, définissons ce qu’est un croyance limitante. C’est une certitude qui se forge au fil du temps. Elle est constituée de généralisations que nous faisons à partir de nos expériences passées.

Imaginons que vos parents ne vous accordaient que très peu de temps. Ils étaient absorbés par la quantité de travail à effectuer et devaient respecter les échéances professionnelles. Vous ne receviez pas l’attention et l’intérêt que vous attendiez. Vous avez commencez à assimiler le fait que vous n’aviez pas autant d’importance que le travail et les patrons de vos parents. La croyance « Je ne suis pas important(e) » est née.

Au delà de l’exemple, l’origine de la croyance limitante peut être dûe à un ou plusieurs évènements, des injonctions lors de notre éducation ou bien des traumatismes vécus dans l’environnement dans lequel nous avons grandi.

Une forme de loyauté transgénérationnelle peut s’avérer aussi être la cause de la croyance. Si vous manquez d’argent pour subvenir à vos besoins, demandez-vous s’il est possible que vous restiez fidèle à votre famille et que vous viviez de la culpabilité envers elle si vous vous autorisiez à en gagniez suffisamment.

Cela veut donc dire que nos croyances limitantes sont la conséquence des liens que nous faisons entre ce que nous avons vécu et notre système de pensées, de valeurs et la structuration de nos idées. 

Dans son livre « J’arrête les croyances limitantes « , Marion Blique nous dis que ces évènements et traumatismes bouleversent la stabilité de l’ordre établi en nous.

La déstabilisation est soit émotionnel, soit dans les pensées, soit physique. Elle se situe parfois au niveau de ces trois sphères à la fois.

Il est pertinent de prendre conscience de ce que l’on croit, puis de se rendre compte que ce sont des croyances, et enfin, de découvrir leurs effets sur notre vie. Cela peut nous aider à comprendre bien des choses que nous vivons.

Une interprétation figée

A partir de ces croyances, notre esprit fige une interprétation de réalité qui se répercute dans les situations que nous vivons à l’âge adulte. 

Aussi, les croyances sont le plus souvent inconscientes et donc difficile à repérer. La plupart du temps, nous avons enfoui leurs origines au fond de notre mémoire et de notre être. D’autant plus que, plus elles nous influencent et moins nous en sommes conscients.

Cependant, nous nous adaptons à la situation présente grâce aux solutions, comportements adaptatifs ou dysfonctionnels, que nous avons trouvé. Cette adaptation nous permet de donner un sens à nos croyances et, en apparence, de ne plus subir ce qui se cachent derrière elles.

Jeffrey E. Young, dans son livre « La thérapie des schéma », va même plus loin en nous expliquant qu’ils nous est difficile d’abandonner nos schéma de pensées négatifs, donc nos croyances limitantes qui en font partie. Ils nous confèrent un sentiment de sécurité et de prévisibilité.

Prendre conscience et identifier sa croyance dans la clarté

Il existe trois sources de vos croyances limitantes : 

  1. La croyance limitante est activée par la souffrance ou le désespoir :

 Vous souffrez d’un manque d’affection ou bien vous avez le sentiment de n’avoir vécu que des obstacles dans votre vie, que vous n’avez jamais obtenu ce que vous désiriez ? Quelle est l’émotion négative que vous entretenez ? Par exemple, devant les gens heureux vous vous sentez jaloux ou médisant. Il y a fort à parier que vous ne croyez pas en votre propre bonheur.

2. La croyance limitante est liée à la peur : 

La peur nous fait fuir une situation, devenir agressif ou ressentir une forme de déprime. 

Arrêtez vous un instant et posez-vous  la question « Qu’est-ce qui pourrait m’arriver de désagréable, si je m’autorisais à réaliser mon projet ? » En fonction de votre réponse, regardez quelle peur se révèle à vous. La peur d’être jugé, que les autres pensent que vous êtes nul ? Une autre ?

3. La croyance limitante issue de la supposition : 

La supposition amène le manque de clarté et le conflit puisqu’elle est issue d’un manque d’informations et de communication. Par exemple, Vous pouvez croire que ce qui ne vous est pas dû l’est ou bien que votre partenaire ne vous aime plu. 

C’est-à-dire que vous projetez quelque chose sur une situation, sur une personne ou bien vous vous laissez aller à la lecture de pensée sans vérifier ce qu’il s’est réellement passé, ce que l’autre vit et qui justifie son action. Mieux vaut prendre le temps de clarifier les éléments pour amorcer un changement de votre croyance.

Repérer les obstacles à la prise de conscience de sa croyance

Nous avons tous des mécanismes d’évitements. 

Les mécanismes de notre esprit ont tendance à nous protéger de ce que nous ne voulons pas véritablement voir ou ressentir. C’est pour cela que nous pensons à autre chose au lieu de nous concentrer sur la prise de conscience et l’identification de la croyance recherchée. 

De la même façon, nous justifions notre mal-être ou nos comportements par des raisons rationnelles, voire superficielles. Cela nous évite de nous confronter aux véritables raisons plus profondes et, par conséquent, à la croyance qui nous freine.

Dans son livre « Changer les systèmes de croyances avec la PNL », Robert Dilts parle « d’écran de fumée ». C’est un stratagème inconscient par lequel nos propos deviennent vagues et une sorte de blanc, comme un vide, se forme à l’esprit. Grâce à cela, nous évitons d’être en contact avec l’émotion désagréable en relation avec la croyance limitante.

Il le distingue d’une autre stratagème, celui du « hareng rouge » par lequel nous suivons un signal, une idée inappropriée comme si nous suivions une fausse piste pour ne pas voir la croyance.

L’identification de la croyance limitante n’est donc pas toujours instantanée.

Repérer votre critique intérieur

D’autant plus que nous avons tous un dialogue interne permanent, plus ou moins présent selon chacun.

C’est comme un flot de pensées, tourné vers soi, qui nous pollue. Nous nous racontons un tas de choses sur nous, sur les autres, sur le monde tout au long de la journée. Cela influe non seulement sur la qualité de nos pensées mais aussi sur nos émotions.

Ecoutez ce que vous vous racontez en permanence. Sous quel forme s’exprime votre critique intérieur ?

Comme le souligne Marion Blique, il est capable de revêtir différents aspects : 

Il est plutôt de style conformiste ? Il cherche à rester loyal à notre système familial, social, ethnique, religieux. Il utilise des expressions comme « il faut », « toujours »,  » jamais » de manière automatique. 

Il est de type perfectionniste ? Celui qui ne sera jamais satisfait tant que le résultat ne sera pas parfait. Il vous dira  » tu peux encore mieux faire », « ce n’est pas assez bien ».  » Tant que je n’aurais pas ceci ou cela, je ne pourrais pas réussir « . Mais nous savons tous que la perfection et illusoire.

Il est de style contrôlant ? Il nous fait travailler, être dans l’effort sans relâche pour avoir toujours des résultats. « Si je ne fais pas tous cela, je ne serai pas assez bien ». Notre estime est mise à rude épreuve.

Il est de style destructeur ? Il est en lien avez notre valeur personnelle. C’est de lui le plus souvent que vous entendez la fameuse croyance  » Je suis nul ».

Il est du style culpabilisateur ? Il nous fait nous sentir coupable de manière disproportionnée. 

Cependant, derrière les divers fonctionnements qu’il utilise, le critique intérieur a la même intention. Il cherche à nous protéger et nous éviter de ressentir de la culpabilité et de la honte. Cela veut dire qu’il cherche à nous satisfaire, nous et notre égo. Nous sommes alors centrés sur ce qui se passe en nous. Cela nous empêche de porter notre attention pleinement à l’autre ou à la situation extérieure.

La croyance identifiée est-elle vraie ?

Oui, elle est vraie…si vous continuez à vous prouvez qu’elle l’est en cherchant la véracité de son existence dans vos expériences passées et présentes.

S’il vous semble que ne vivez que des échecs dans votre vie, il est difficile de croire que vous pouvez réussir. Et peut-être que l’idée ou la force nécessaire pour réussir vous sera étrangère.

Donc, la croyance est vraie dans votre réalité subjective, celle que vous vous êtes construite au fur et à mesure de votre vie. Mais elle est fausse dans la réalité objective. 

Que vous pensiez être capable ou ne pas être capable, dans les deux cas, vous avez raison.

Se demander comment...une nouvelle impulsion

Il y a un fossé entre la réalité subjective et la réalité objective. il est constitué d’un manque d’informations. Nous nous comportons toujours de la même façon car nous ne savons pas comment faire autrement.

A la place de croire l’affirmation ancrée que vous êtes nul lorsque vous parlez en public, posez-vous la question « Comment faire pour parler en public avec plus d’aisance ? ». Ainsi, vous créez l’impulsion du changement. Vous pouvez identifiez vos manques et vos besoins, apprendre la diction, à gérer votre stress, à vous tenir en public, par exemple, seul ou avec une aide extérieure, quelqu’elle soit.

Vous deviendrez fier de vous. De quoi vous vaincre votre sentiment d’incapacité et de remonter votre estime.

Rechercher l'origine de sa croyance

Il y a une origine ou des origines multiples. Les causes les plus profondes s’installent le plus souvent dans les premières années de notre vie. Nos parents ou toute personne participant à notre éducation ont une influence non-négligeable sur la formation de nos croyances. 

En entendant vos parents vous répéter « Tu n’y arriveras jamais », il y a de fortes chances que vous soyez persuadés de cela à l’âge adulte.

Prendre conscience de l’origine de notre croyance nous permet comprendre et de mettre du sens sur son installation. 

Une bonne nouvelle, cependant ! Nous pouvons modifier nos croyances limitantes. Bien sûr, connaître leur origine reste insuffisant pour les changer. En les modifiant, nous ne changerons pas notre passé. Il a été, c’est tout. Mais nous pouvons changer l’interprétation que nous en avons.

Maintenant, vous avez les clés pour repérer vos croyances limitantes. Dans un prochain article, nous verrons comment les transformer.

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